Ce qu’il s’est passé ce jour-là…
En fait… tu n’as pas vraiment de sensation de vide… ni le vertige, ni la sensation de tomber… tu ressens un peu la sensation de mourrir, mais le pire… c’est que tu ressens que tu es « jugé » pour quelque chose que tu n’as pas fais…
De tout temps, les hommes regardent les autres pour s’apprécier, se mesurer, s’étudier, se comparer, et voir… du moins, voir mieux… Alors, je comparerai mon histoire, du moins, celle-ci, à celle d’Alfred Dreyfus qui a été jugé et condamné injustement… Il est resté plusieurs années en prison, 7, me semble-t-il, alors qu’il était innocent de ce dont quoi on l’accusait… Être accusé de quelque chose, lorsque l’on reconnait son implication, que l’on reconnait avoir fait ce qui nous est reproché, que l’on soit enfant lorsque l’on fait une bétise, ou que l’on soit adulte lorsque l’on en fait une aussi, au moins, lorsque l’on se fait juger, « attraper », on sait pourquoi… il n’est pas une grande ignorance dans nos yeux, et ce sentiment d’injustice comparé à notre vraie innocence…
Car lorsque l’on se fait juger pour un acte, un crime, ou une bétise que l’on a pas fait… alors réside le sentiment d’injustice… Qu’est-il à considérer de plus dur, de plus horrible que d’être accusé de quelque chose que l’on a pas faites ?
Si demain je prépare, consciemment, une bombe et que je la place dans un lieu public, alors, si je suis jugé pour cela, je reconnaitrais mes torts, j’assumerai mes positions face à la justice et je saurais par définition me défendre… mais lorsque l’on est jugé pour quelque chose que l’on a pas fait… on ne sait pas se défendre, on ne le peut pas… si ce n’est de dire « mais je n’ai rien fais ! » et de s’entendre répondre, « oui oui, c’est cela… ». On se retrouve alors à des époques indisciplinés, stupides et cruelles où « un tel » pouvait envoyer en prison un autre sans aucun pretexte réel sinon celle de son caprice… les fameux « arrêtés du roi »… cette société injuste qui place au-dessus de chacun une épée de Damoclès, malgré toute innocence dans le verbe et dans les faits… Mais aujourd’hui, en 2019, alors que nous vivons en démocratie, que chaque citoyen à des droits, notamment de la raison appliquée de la justice, alors même qu’il y a des siècles et des siècles qu’on ne peut être tarifer coupable si l’on est innocent sinon un méfait de la justice… alors que personne ne craint une épée de Damoclès à ce niveau là, alors que tout le monde sait que si « l’on ne fait pas de bétise », on aura pas à être jugé, ni condamné, puisque nous attesterons de notre propre innocence… Il est une chose irrémédiable, que chacun sait ou doit savoir… tout acte entraine une conséquence, fort de ce constat, chacun doit s’en remettre à la prudence… non à la peur, mais à la prudence… mais lorsque la « justice » vient frapper à votre porte vous reprocher quelque chose que vous n’avez pas fais, alors viens le sentiment d’injustice embrassant votre innocence… Comprenez que, lorsque l’on est jugé pour « quelque chose » et que ce quelque chose existe, alors on sait se l’expliquer à soi-même… lorsque ce « quelque chose » n’existe pas et/ou n’est pas de votre fait… on ne sait se l’expliquer à soi-même… Quoi de plus dur que de ne savoir expliquer une accusation face à Soi ? L’accusation est aussi lourde que votre innocence… et vous allez plonger dans les méandres de l’incompréhension tout en accusant votre peine… C’est le niveau 0. Il n’y a pas plus bas, pas pire, le niveau 0 c’est le vide. Comprenez bien, le niveau 1 est un valeur indiquée, mais le niveau 0 n’en est pas une, le 0 n’est pas une valeur à proprement parler, le 0 représente le vide… c’est d’ailleurs ce qu’il signifie littéralement en arabe « zéro = vide ». Voyez le trou au milieu de ce « chiffre », de cette information, de cette donnée, 0. Imaginez alors que vous tombiez dedans. Alors heureusement, et assez rapidement, les autres vous amèneront à 0,0001 qui alors représente une donnée réelle et vous « remonterez la pente ».
Tout le monde connait ces faux-innocents qui pronent leur innocence… « j’ai rien fais ! », alors que la culpabilité n’échappe à aucune raison, aucune clairvoyance, parfois même sont-ils pris sur le fait… « je n’ai rien fais », mensonges !
Mais enfin, c’est une défense comme les autres…
Mais lorsque vous n’avez vraiment rien fais et que l’on vous reproche, que l’on vous accuse sur quelque chose qui n’est pas de votre faute, pour laquelle vous n’avez rien fais, voir même qui représente l’inverse de vos valeurs et de votre morale…
Imaginez être un grand défenseur de la cause « noire », africaine… que vous soyez réellement impliquée dans cette cause et que du jour au lendemain on vous accuse de raciste… vous ressentirez cette injustice liée à votre innocence quant à ces accusations…
Et bien, c’est littéralement ce qui m’est arrivé. J’ai été accusé pour quelque chose que je n’avais pas fais et qui – en plus – allait à l’encontre de mes valeurs et de ma morale… Et j’ai alors du avouer mon innocence profonde quant à cela… je l’ai aussi reconnu en moi, mais, trop tard, j’étais accusé…
Le vide, le sentiment d’innocence, l’incompréhension, l’impression d’avoir été trahis, aussi… la colère et la peur… voilà le packaging d’une fausse accusation grave !
Il me faudra des dizaines de mois pour me remettre de cela…
Vous savez, quand vous n’avez pas de grande considération de la justice, de la morale et de la loi… il ne vous faut pas longtemps pour vous remettre d’une punition… Mais lorsque que c’est le cas… alors c’est beaucoup plus long…
Pourquoi ? Arrive très vite… comme à chaque fois… Pourquoi ? Qu’ai-je fais ? Ce qui m’est reproché n’est pas de mon ressort…
J’apprendrai plus tard que je payais les pots cassés d’un autre qui était passé avant moi… exactement comme un nouveau Président de la République peut payer les pots cassés de son saccageur prédécesseur…
Quand j’ai compris cela… j’ai rapidement pardonné, et j’ai retrouvé progressivement les clés pour me reconstruire… Même si cela était dur car la blessure était immense…
En vouloir au vrai responsable ? Trop tard.
En vouloir à celles et ceux qui vous ont accusé connaissant votre innocence ? Inutile.
En vouloir à qui, alors ? A personne.
Il y a évidemment ce fait là… que ceux qui vous ont accusé et vous ont amené dans cet hopital psychiatrique savaient ce qu’ils faisaient… ils savaient que ce serait – à terme – bon pour moi, que je devais inéluctablement me séparer de cette « réalité » laissé par mon prédécesseur… afin de définitivement « couper la tête » des conséquences de ses actes et pouvoir m’occuper véritablement de ma vie !
Après avoir essuyé votre léger sentiment du syndrôme de stockolm qui est ici légitime en ce sens qu’il peut exister dans cette réalité, ce contexte… qui est que vous remerciez votre bourreau… Vous remerciez votre bourreau parce que vous pouvez comprendre… votre bourreau à agit pour votre bien… mais il est resté votre bourreau… alors s’instaure un sentiment de rejet et de méfiance tant que de gratitude… le rejet et la méfiance partiront avec le temps… plusieurs mois… et restera alors la gratitude… Comme de dire, « merci de m’avoir frappé en connaissance de cause… », et, « vous saviez que je ne pouvais vivre avec cela, et qu’il fallait agir – entendez donc ô comme j’ai souffert d’être accusé de quelque chose que je n’ai pas fais, ni même pensé, mais entendez également ma gratitude pour votre courage de l’avoir fais, pour mon bien car en effet, jamais, je n’aurais pu vivre avec cet héritage »… enfin, entendez que je vous pardonne et que je vous remercie… et comprenez aussi à quel point j’ai pu souffrir de cette situation… et tournons la page…
1 an, 5 mois et 29 jours que cela s’est passé… Je ne vais pas vous mentir, l’année 2018 n’a pas été ma plus belle année… j’ai beaucoup travaillé pour reprendre le dessus, parfois ce fut dur… mais c’est ainsi.
2019 est arrivé à la fin du 31 jour de décembre de l’année 2018 et alors, à 00h00 un signe m’a dit: « cette année sera meilleure que l’année dernière, ça ira mieux, tu vivras mieux, tu te remettras mieux de cela et tu avanceras encore »… Et c’est vrai… c’est mieux, ça va mieux, je vois mieux, je comprends mieux, et je commence à envisager la vie avec de nouvelles vues… je m’éloigne de cette chute… de cette rencontre avec le zéro, de cette rencontre avec le vide à la stricte vue de mon innocence.
Quant à mon prédécesseur… celui qui « était là avant moi » et qui m’a fait accuser les coups au vu de mon innocence, puisque le coupable en actes, c’était lui… Qu’est-il devenu ? Un accord entre le Brésil et la France a été opéré, il a été reconnu coupable des attentats du 11 septembre et après avoir été placé en observation à Montbourge, il a été (ou sera dans très peu de temps) transféré vers le Brésil.
J’ai été accusé à sa place… mais au moins, aujourd’hui, les gens savent qui est le vrai coupable… et il sera jugé pour cela…
Si vous saviez le nombre de forces qui crient pour qu’il ne soit pas reconnu coupable… dans les médias, des artistes, etc… c’est impressionnant, il y a de nombreux « fans » des vrais terroristes… Peu importe… et je ne déborderai pas ici sur le fait que, pendant que des familles accusent le deuil des leurs… femmes, épouses, filles, mari, etc… d’autres rient de leur état… Cela ne mène à rien d’essayer de comprendre ces imbéciles…
Quant à moi, je continue ma vie… et puis, après cela, franchement, qu’est-ce qui pourrait vraiment m’arrêter ?
Je le dis avec un peu d’arrogance, et j’en suis navré… ce que je veux dire, c’est que lorsque l’on s’est (presque) remis d’une telle épreuve… il n’est plus grand chose qui vous soit impossible… je crois.
Je vous parlerai bientôt de mes nouvelles vues, mes nouveaux objectifs… en attendant, ne m’en demandé pas trop… car ces nouvelles idées emergent et doivent être digérées avant d’être partagées…
Merci de m’avoir Lu. 🙂
Et encore merci à celles et ceux qui m’ont amené à vivre cette expérience du fait d’être accusé au fait de mon innocence car, effectivement, je n’aurai jamais pu assumer ce que mon prédécesseur avait laissé à cet endroit.
La photo suivante illustre ce sur quoi je vais maintenant me concentrer pour tenter d’y arriver… 🙂
C’est L’Everest.
