Quand le bon Dieu devient le diable et que le diable devient le bon Dieu.

La misère s’était levée sur cette ville depuis longtemps. Cela faisait un moment maintenant, presque deux années, que plus personne n’y mourrait de faim, que les sans-dents ne quémandaient plus l’aumône, que les gens souriaient longtemps, riaient, avaient des conversations de qualité, profondes, que l’amour était puissant entre les couples, dans les chaumières, dans tous les liens de chaque famille, que les rues éclairaient de Paris, la nuit, ne faisaient plus peur à personne, que les démarches chaloupées des silhouettes n’inspiraient plus la crainte mais le rire bienveillant, que les néons des publicités inspiraient tout le Monde, que l’imaginaire de chacun était prolifique et non ombragé par de misérables, ennuyants et inquiétants faits divers.

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Tout allait bien dans toutes les rues de France.

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_ La musique n’est pas trop forte pour une fois. Déclarait Jerry à Clara.
_ L’ambiance est même bonne.

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Car, comme je vous le disais, les fêtes étaient belles et les gens heureux.

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_ Regarde ! Dit Jerry.
Un de leurs amis venait d’effectuer un salto arrière depuis un podium sous les yeux ébahies de celles et ceux qui l’eurent vût. Ce qui fît rire Jerry et Clara.

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En fait cela faisait deux années que chaque instant était délectable.

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Ils sortirent de la boite.
_ J’ai passé une super soirée, dit Bastien avant de monter dans son taxi.

Une fois arrivés chez eux, Clara et Jerry ouvrirent une bouteille de vodka pour prolonger un peu la soirée dans leur sublime loft parisien. Ils regardèrent par la fenêtre puis mirent de la musique. Et continuèrent à s’amuser puis finirent par s’aimer.

Le lendemain, le soleil brillait haut dans le ciel. Clara et Jerry montèrent dans le taxi pour rejoindre Bastien, Théo et Samir au bowling. Ils arrivèrent.

_ Je viens de réserver nos places, dit Bastien.
_ Génial, répondit Clara.
Ils mirent leurs chaussures et se présentèrent devant leur piste de bowling. La partie dura deux heures.
_ Je vous ais écrasé ! Dit fortement Bastien.
_ Avec un peu de chance, ponctua Samir.
Clara et Jerry riaient.
_ Nous devons rentrer, on se retrouve ce soir au restaurant, dit Clara.
Ils rentrèrent.
_ C’était très amusant, dit Jerry.
_ Oui, vraiment, dit Clara.
Jerry alluma la télé… il était 15h.
Les informations en boucle. Rien de très grave n’était annoncé.

Clara et Jerry firent une partie de cartes. Clara arrosa ses plantes, ce qui la fît sourire…

Puis le temps passa. Autant que le soleil entamait sa descente dans le ciel. Les heures défilaient donc. Jusqu’à l’heure de se rendre au restaurant. Toujours un taxi, donc. Puis ils arrivèrent, Théo, Samir et Bastien étaient déjà là.
_ Je peux m’asseoir ? Demanda Clara.
_ Non, répondit Samir.
Un silence un peu pesant passa.
_ Je plaisante Clara, dit Samir.
Clara ria un peu.
_ On se connaît depuis treize ans, biensûr que tu peux t’asseoir, raillai-t-il encore.
_ Elle avait comprît, dit froidement Jerry avant de s’asseoir à son tour.

Les plats arrivèrent.
_ Et c’est comme ça qu’on s’est connu, dit Clara.
_ Uhm, sous la neige donc, dit Théo.
_ Oui ! Dit Clara avec les larmes qui lui montèrent aux yeux.
_ Et depuis, ou presque, vingt ans de mariage, dit Jerry.
_ C’est beau l’amour, dit Bastien. Vraiment.

Les dessert arrivèrent.

_ Et c’est comme ça que je me suis cassé le doigt, à l’époque, dit Samir.
Le temps s’arrêta un instant. Clara dit simplement:

_ Merde.
_ Qu’y a-t-il ? Demanda Jerry.
_ Regarde, dit-elle.
Un immense nuage de cendres pénétra la rue où se situait le restaurant à une très vive allure.
_ C’est donc cela que je sentais depuis le début de l’après-midi, dit Clara.
_ Mais que se passe-t-il ? Cria Jerry.

Le gens se levèrent effrayés et se mirent à courir en toute direction.

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Je vous avais dit que tout était heureux, n’est-ce pas ? Que l’époque était belle, comme l’amour et les mets, n’est-ce pas ? Que les fleurs de certains arbres étaient belles et prodigieusement pleines de sublimes parfums, n’est-ce pas ? Que le pays aimait chaque jour et que chaque jour aimait le pays, n’est-ce pas ? Que tout était bon et beau, n’est-ce pas ? Que les rires perçaient les murs et se gravaient sur chaque visage, n’est-ce pas ? Que chaque jour était bon… et bien, c’est précisément à cet instant que le diable était devenu Dieu et que Dieu était devenu le diable. A l’apogée de son existence, la Civilisation s’effondra et les crimes devinrent bons et les actions pieuses mauvaises, les viols étaient encourageaient, la culture brimée, toues les valeurs étaient désormais inversées. Ce qui était bon hier ne l’était plus. Les honnêtes et les justes étaient traqués, moqués, vilipendés. Les imbéciles sans morale étaient les nouveaux Dieux de ce Monde. Les repères n’en étaient plus pour les braves gens, car c’était maintenant l’obscurité et les mauvais triomphaient. La luxure, la vihilité, l’arrogance, la bêtise étaient devenues les repères et tous les justes étaient désormais les mauvais…
Dieu lui-même enfermé dans la cage du diable et le diable sur le trône de Dieu.
Plus de politesse et de retenues, que les mots grossiers et de démonstrations arrogantes.
Biensûr la seule grandeur de tous ces déchu(e)s étaient de dire « mais personne ne l’a vu venir »… Certes. Et bon, quand bien-même, qu’est-ce que cela changeait ?

Voyez-vous, ceci est une histoire romancée. Elle ne s’inspire pas vraiment de la Réalité.
Toutefois, je vais vous le dire avec beaucoup de douceur… quand on aime son Monde, on le défend, on le protège !

J.

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